Chantaléa Commin "à corps perdus " A Daughter's Portrait of Love and Loss

Lorsque son père a été diagnostiqué de cinq cancers dûs à cette maladie génétique rare qu'est l'amylose, et a suivi un traitement de chimio très lourd, elle a fait la seule chose qu'elle savait faire : elle l'a documenté. 

Dans une série de vidéos, dessins, installations, intitulée :
"à corps perdus, esthétique du corps décati", une "photographie" de la maladie, de la déchéance de l'enveloppe corporelle, de l'esprit qui divague et de la mort.
Photographiant, filmant, mais surtout en dessinant, jusqu'au bout, la fille délivre un portrait poignant de la fin de vie de son père, moment que l'on choisi souvent de ne pas documenter.
 En tournant la caméra et en dessinant la vie de sa famille pendant cette période des plus intimes, Chantaléa Commin a beaucoup appris sur elle-même, sa famille et leurs relations aux autres, en général. Son père est décédé en 2017, suivant son propre père (donc le grand-père de Chantaléa) quelques 364 jours plus tard. 
Les leçons qu'elle a tirées étaient abondantes : passez voir, appelez toujours, ne laissez jamais passer le colombo du dimanche et, plus important encore, la famille, c'est l'amour... (...) " après la mort des parents, c’est soudain se retrouver seule sur la route, on a beau avoir un partenaire , des enfants qui ont besoin de nous, au moment de leur décès, c’est tout un pan de notre vie qui disparaît, et ce à n’importe quel âge. 'Plus jamais.' Plus jamais il ne me donnera des conseils – que je suivais ou pas. Plus jamais je ne dirai : 'Papa !'"

 "Je n’ai jamais été aussi consciente avant, de ma future disparition."

dessiner...

mais pas que...

Depuis que mon père ne pouvait plus aller au jardin, j'avais pris le relais. Le cochon devait être nourri. Les poules devaient sortir et rentrer le soir. Le jardin avait besoin d'être arrosé.

Je retrouvais les gestes d'antan, trente ans après, je m'occupais d'un cochon, de poules, je faisais la cueillette, le tour du jardin créole, inspectant chaque plante... 

Après une vie urbaine à 100% 25 années, j'étais à corps perdu, retombée dans ma ruralité native !!!

Les gestes d'avant...

Chantaléa Commin "à corps perdus "@T&T Jarry 3 Février 2018

" Aujourd'hui nous avons pris le temps de rentre visite à notre amie artiste Chantaléa COMMIN, à son expo solo "à corps perdus".

Nous avons longuement discuté.

Ce fut un moment très riche et très agréable.

Une belle créativité est en marche.

Un travail plastique très sensible et une belle maîtrise enrobée d'audace.

Il vous reste quelques jours pour pouvoir visiter son travail et découvrir ce projet qui qui transpire le vécu.

"Une mythologie personnelle" qui nous parle de ses obsessions mais aussi de la fragilité de la vie.

"Une sensation et non pas une impression.

" Ses lignes fragiles vibrent alors que les forment se métamorphosent pour mieux parler de l'essence même de la vie, et le rapport entre les êtres.

Un vrai projet d'amour comme pour exorciser ce qui peut parfois miner afin de tendre vers ce qui anime l'Homme.

Merci pour le partage et big up pour ton engagement.

Amitiés.

Keep on the good job!🙌   "

Ronald Cyrille alias B.Bird

https://www.instagram.com/p/Beu0fn2HKaA/

https://www.facebook.com/ronald.cyrille/posts/1889367644409056?pnref=story

Chantaléa Commin "à corps perdus "@T&T Jarry, Février 2018

When her father was diagnosed with cancer due to the rare genetic disease amyloidosis, and underwent a very heavy chemo treatment, she did the only thing she knew how to do: she documented it in a series titled:
"headlong, aesthetics of the decrepit body", a "photograph" of illness, the decline of the body envelope, the wandering mind and death.
Photographing, filming, but above all drawing, until the end, the daughter delivers a poignant portrait of the end of her father's life, a moment that we often choose not to document.
 By turning the camera and drawing the life of her family during this most intimate period, Chantaléa Commin learned a lot about herself, her family and their relationships with others, in general. Her father died in 2017, following her own father (therefore Chantalé's grandfather) some 364 days later.
The lessons she learned were plentiful: drop by, always call, never miss Sunday Colombo, and most importantly, family is love and love is family.

It's painful to say to yourself: 'Never again.' Never again will he give me advice – whether I follow it or not. Never again will I say: 'Daddy!' "I have never been so aware of my future disappearance."

J'avais maigri, seul le travail importait et me portait ...

Je documentais les petit rien du quotidien et tous les gestes qui conjuraient l'absence.

Je faisais de mes mains, tout comme lui, le manuel ...

Une petite table avec le "poirier" qu'il a eu le temps de voir couper et tomber .. Ce poirier qui avait accueilli à son pied, enterrés nos cordons ombilicaux, à mes frères et moi ... Mon père n'aimait pas toucher aux arbres.

Je faisais de mes mains, comme il nous apprenait ...

Une applique mural avec les cornes de la dernière vache qu'il a tuée sur ce terrain.

Autrefois, on tuait les animaux pour notre consommation, à la maison, derrière, sous le gros mapou; on gardait la viande pour la famille ou on conviait les voisins à venir se procurer quelques kilos... Pareil pour le cochon, les cabris ou la volaille... Cette pratique (joyeuse quoique déchirante pour les cris de l'animal qu'on a nourrit des années et auquel on s'est attaché) du "Tchouyé Kochon" se perd et j'ai dû assister à ces derniers instants assez conviviaux et uniques d'entraide et de générosité rurales !

Cornes de la dernière vache de mon papa

Sa maladie

Chantaléa Commin "à corps perdus "@T&T Jarry, Février 2018

Refaire la tonnelle de la pomme-liane... Me substituer à lui...

Chantaléa Commin "à corps perdus "@T&T Jarry, Février 2018

Ronald Cyrille

Aujourd'hui nous avons pris le temps de rentre visite à notre amie artiste Chantaléa Commin à son expo solo "Â corps perdus". Nous avons longuement discuté. Ce fut un moment très riche et tr...

https://www.facebook.com/ronald.cyrille/posts/1889367644409056?pnref=story

Chantaléa Commin "à corps perdus "@T&T Jarry, décembre 2017 à Février 2018

Image extraite du film "à corps perdus " de Chantaléa Commin, 2018

Cet été là, je ne m'arrêtais que pour dormir ...

Il fallait faire pour ne pas sombrer ...

L'art fut un exutoire ...

Ecrire, filmer, dessiner et faire, n'importe quoi, mais Faire

(..)merci pour le sourire... must go on ... Chantaléa Commin "à corps perdus "@T&T Jarry 3 Février 2018